Allogreffe dans les lymphomes T cutanés (étude CUTALLO)
Réf. : HematoStat.net ; 4 (2) : R77
Résumé de l’article
L’étude CUTALLO est un essai Français prospectif multicentrique randomisant l’allogreffe de moelle osseuse (HSCT) contre traitements conventionnels dans les lymphomes T cutanés (mycosis fungoïde et syndrome de Sézary) de stade avancé. Un total de 99 patients a été inclus (55 et 44 dans les groupes HSCT et sans HSCT respectivement). En analyse appariée par score de propension, l’HSCT montrait un bénéfice significatif sur la survie sans progression (médianes à 9,0 mois 95%CI[6,6–30,5] contre 3,0 mois [2,0–6,3], p<0,0001), qui était le critère de jugement principal. L’HSCT était associée à une amélioration de la qualité de vie (mesurée par EORTC, p=0,005), tandis que la mortalité liée à la greffe était de 19 % à 2 ans.
Dans nos pratiques
Le pronostic des lymphomes T cutanés de stade avancé reste sombre. Les données positives de cette première étude randomisant l’HSCT dans contexte plaident fortement en faveur de son utilisation chez les patients présentant un lymphome T cutanée au stade avancé et en rémission.
Le regard du biostatisticien
Attention : il est question ici d’un essai avec randomisation dite « génétique » ou « mendélienne », c’est-à-dire « qui suppose que la disponibilité d’un donneur agit comme une allocation aléatoire à un groupe de traitement ». Autrement dit, cet essai comparant l’allogreffe à un traitement conventionnel n’est rien de moins qu’une étude prospective, avec ses biais classiques (facteurs confondants), et ce qui justifie l’utilisation d’un score de propension pour matcher les 2 cohortes.