Idelalisib, le baroud d’honneur

Publié le : 7 juin 2021Tags: , ,

Réf. :HematoStat.net ; 1 (1) : R19

Tomowiak C, Poulain S, Herbaux C, Perrot A, Mahé B, Morel P, Aurran T, Tournilhac O, Leprêtre S, Assaad S, Villemagne B, Casasnovas O, Nollet D, Roos- Weil D, Chevret S, Leblond V. Obinutuzumab and idelalisib in symptomatic patients with relapsed/refractory Waldenström macroglobulinemia. Blood Adv. 2021 May 11;5(9):2438-2446. doi: 10.1182/bloodadvances.2020003895. PMID: 33961019; PMCID: PMC8114554.

Résumé de l’article :

Les auteurs présentent les résultats d’un essai de phase II du FILO évaluant la sécurité et l’efficacité d’un traitement associant obinutuzumab (O) et idelalisib (Idela) chez 48 patients atteints de maladie de Waldenström en rechute ou réfractaire (R/R). Le traitement comportait une phase d’induction de 6 cycles d’Idela + O suivi de I seul durant 2 ans.  Vingt-sept patients ont participé à la phase de maintenance.

Le taux de réponse global et le taux de réponse majeure sont respectivement de 71,4 % et 65,3 %. Avec un suivi médian de 25,9 mois, la PFS médiane est de 35.4 mois. Il ne semble pas y avoir d’impact des génotypes de CXCR4sur les réponses et la survie mais un impact des mutations de TP53 sur la survie. Vingt-six patients ont dû arrêter l’étude en raison de toxicités : neutropénie (9,4 %), diarrhée (8,6 %) toxicité hépatique (9,3 %).

Dans nos pratiques :

Cette étude montre la possibilité d’utiliser cette association mais au prix d’une toxicité importante et limitante. Son applicabilité est faible dans la mesure où seuls 3 patients avaient antérieurement été traités par ibrutinib, et que ces résultats semblent moins bon que l’inhibiteur de BTK utilisé seul ou en association avec un anti-CD20 en situation R/R.

Le regard du statisticien :

Le critère de jugement de l’étude était la PFS et l’objectif initial (médiane de PFS > 25 mois) a été atteint. La menée de l’étude a été impactée par une toxicité importante. Point intéressant :  l’analyse Bayesienne des effets secondaires a montré de façon quasi certaine que ¾ a des patients sont impactés par ces effets secondaires.

L’impact pronostique des anomalies moléculaires doit être interprété avec précaution en raison de la petite taille de l’échantillon, même si les patients CSCR4MUTbénéficie possiblement de cette association.

Auteur/autrice

  • Vincent LEVY

    Hématologue, PU, PH en Pharmacie Clinique.
    Responsable de l’Unité de Recherche Clinique et du Centre de Recherche Clinique du GH de Seine-Saint-Denis, Hôpital Avicenne.
    Membre du CA et du CS du FILO.
    Expertise : Leucémie lymphoïde chronique, essais cliniques.
    Liens d'intérêt au 01/01/2023: Abbvie, AstraZeneca, Janssen.
    Correspondance : Hôpital Avicenne CRC/URC, 125 rue de Stalingrad 96000 Bobigny.

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