Incidence et prévalence de la maladie thromboembolique veineuse chez les patients atteints de maladie chronique du foie : une revue systématique et méta-analyse
Réf. : HematoStat.net ; 3 (4) : R61
Résumé de l’article
Depuis de nombreuses années, la coagulopathie associée à la cirrhose était supposée être à l’origine de complications hémorragiques fréquentes et potentiellement fatales. Cependant, les évènements thrombotiques dus à cette coagulopathie demeurent un réel risque. Les auteurs de cette étude ont réalisé une revue de la littérature et une méta-analyse afin d’évaluer l’épidémiologie de la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) chez les patients atteints de maladie chronique du foie. Vingt-neuf études ont été analysées et ont permis d’étudier 19 157 018 patients parmi lesquels 152 049 ont présenté une MTEV (0,79 %). Chez les patients atteints de maladie chronique hépatique hospitalisés, l’incidence cumulée de la MTEV était de 1,07 % (IC 95 % : 0,80 – 1,38) par an et le taux d’incidence était de 157,15 (IC 95 % : 14,74 – 445,29) pour 10 000 patients-années et la prévalence était de 1,10 % (IC 95 % 0,80 – 1,38) par an.
Dans nos pratiques
Les patients hospitalisés et atteints de maladies chronique du foie sont donc à risque de développer une MTEV. Tous les ans, pour 1000 patients hospitalisés avec une maladie hépatique, 10 auront un nouveau diagnostic de MTEV et 11 ont eu un diagnostic préalable de MTEV. Il est donc nécessaire d’adapter des stratégies anticoagulantes performante chez ces patients, tout en tenant compte de la coagulopathie associées et des comorbidités.
Regard du biostatisticien
Les auteurs de cette équipe anglaise se sont évertués à suivre les recommandations PRISMA et utiliser un panel d’outils statistiques pour mener à bien cette méta-analyse compliquée. Une méta-régression avec effet aléatoire a été utilisée pour consolider les résultats, car de nombreux biais sont apparus parmi les articles retenus pour les analyses, à savoir une très forte hétérogénéité de résultats entre les publications et en plus un biais de publications significatif. Quelques études ont notamment tiré vers le haut ces résultats. Pour résumé, la méthodologie est très bonne mais prudence tout de même sur les conclusions, même si elles sont corroborées par de précédentes recherches.