Thrombopénie immune et grossesse
Réf. : HematoStat.net ; 4 (1) : R70
Résumé de l’article
Un total de 171 patientes PTI enceintes ont été inclues et comparées à une cohorte de patientes PTI non enceintes. La grossesse n’impactait pas la survenue d’un saignement ou d’une thrombopénie sévère, et les initiations/modifications de traitements étaient plus fréquentes chez les patientes PTI enceintes (p= 0,03, critère principal composite). Une thrombopénie néo-natale était survenue chez 27 % des nouveau-nés, avec comme facteurs de risque retrouvés la présence d’une thrombopénie maternelle <3 mois avant la naissance et un antécédent de thrombopénie néo-natale lors d’une grossesse antérieure.
Dans nos pratiques
Les données rassurantes de cette étude prospective, concernant l’absence de risque accrue de saignement ou de thrombopénie sévère au cours de la grossesse, sont d’une relevance clinique importante étant donné l’inquiétude quant à l’aggravation du PTI chez les patientes enceintes. Elle identifie également des facteurs de risque de survenue de thrombopénie néo-natales, important pour le conseil au cours de la grossesse et la prise en charge des nouveaux nés.
Le regard du biostatisticien
La stratégie employée pour cette étude se base sur un appariement entre exposés (femmes enceintes) vs non-exposées (non-enceintes) sur la base de 3 critères afin d’avoir deux populations (à peu près) équivalentes en termes de caractéristiques. Ceci permet d’étudier directement les divers critères d’intérêt sans trop soucier de divers ajustements. Malgré quelques limitations, les résultats semblent robustes, même pour ce qui est de l’analyse multivariée faisant le lien entre le taux plaquettaire et l’historique de thrombocytopénies néonatales.