Un anticorps bispécifique pour les lymphome B réfractaires ou en rechute.

Réf. : HematoStat.net ; 3 (1) : R42

Hutchings et al. Dose escalation of subcutaneous epcoritamab in patients with relapsed or refractory B-cell non-Hodgkin lymphoma: an open-label, phase 1/2 study. Lancet oncol 2021 ; 398 : 1157-69.

Doi : https://doi.org/10.1016/ S0140-6736(21)00889-8

Résumé de l’étude

Un nouvel anticorps bispécifique qui cible le CD3 et le CD20 est testé dans cet essai ouvert de phase 1/2, chez des patients atteints de lymphomes B en rechute ou réfractaires (R/R) ayant reçu au moins une ligne de traitement par un anticorps anti CD20 et une anthracycline et étant inéligible au traitement standard dont une chimiothérapie haute dose suivie d’une autogreffe. Quarante-six patients avaient un lymphome B diffus à grandes cellules (DLBCL), 12 un lymphome folliculaire (FL). Plus 85 % des patients étaient chimioréfractaires.

Après une phase 1 d’escalade de dose selon un design Bayesien modifié, la dose retenue pour la phase 2 est de 48 mg, avec administration sous cutanée hebdomadaires pendant 2 mois, puis tous les 15 jours pendant 4 mois, puis mensuelle jusqu’à progression.

Le taux de réponse globale était, chez les patients atteints de DLBCL de 68 % IC 95 % [45-86] avec un taux de rémission complète de 45 % et chez les patients atteints de FL de 90 % [55-100] et de 50 %.

Les effets secondaires les plus fréquents étaient la fièvre (69 %), un syndrome de relargage cytokinique (59 %, aucun de garde 3 ou plus), et les réactions au point d’injection (47 %, 31/32 de grade I).

Dans nos pratiques

Cette molécule avec un bon profil de tolérance et une excellente efficacité dans cet essai de phase précoce est à évaluer dans un essai de phase de plus grande envergure avec des patients moins hyper sélectionnés, ce qui est actuellement le cas. La place des anticorps bispécifiques par rapport aux autres thérapeutiques innovantes (notamment CAR T cell et anticorps conjugués) est à évaluer dans les lymphomes B R/R. Ces thérapeutiques innovantes permettront peut-être d’améliorer le pronostic de ces malades qui actuellement très péjoratif.

Regard du statisticien

Cette publication dresse un bilan relativement exhaustif des données et résultats issus de cette phase 1/2 justifiant (graphiquement du moins) le choix de la dose retenue pour la phase 2 à travers des simulations sur des modèles de pharmacocinétique. Les taux de réponse, ainsi que le devenir des différents patients sont illustrés à travers de nombreux éléments graphiques comme des histogrammes de réponses et swimmer plots suivant le type de lymphome diagnostiqué, courbes de survie. On notera aussi les courbes d’évolutions des niveaux de cellules B et différentes réponses immunitaire au fil du temps. Les données de safety sont également bien documentées.

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