Un nouveau traitement de première ligne dans la leucémie à tricholeucocytes ?

Publié le : 15 novembre 2021

Réf. :HematoStat.net ; 1 (11) : R27

 

Essai de phase 2 de première ligne par cladribine avec rituximab concomitant ou décalé chez des patients avec leucémie à tricholeucocytes.

Randomized Phase II Study of First-Line Cladribine With Concurrent or Delayed Rituximab in Patients With Hairy Cell Leukemia.

Chiara et al. Randomized Phase II Study of First-Line Cladribine With Concurrent or Delayed Rituximab in Patients With Hairy Cell Leukemia. JCO 2020. 38:14 1527-1539 DOI : https://doi.org/10.1200/JCO.19.02250

 

Résumé de l’étude

La cladribine est le traitement de référence de première ligne de la leucémie à tricholeucocytes. Un essai de phase 2 récent a montré une excellente efficacité d’une association de la cladribine au rituximab débuté un mois après la cladribine1. Etant donné la demi-vie rapide de la cladribine, dans l’hypothèse d’une synergie rituximab et cladribine, une bithérapie concomitante est testée dans cette étude de phase 2 randomisée, comparant 5 jours de cladribine (0.15 mg/kg/jour) avec d’emblée 8 injections hebdomadaires de rituximab 375 mg/m² à une adjonction retardée du rituximab, à 6 mois en cas de MRD détectable.

Le taux de MRD indétectable dans le sang et dans la moelle est significativement plus élevé dans le groupe avec bithérapie concomitante, où elles sont de 100 et 97% respectivement dans le sang et la moelle vs.68 et 32 % dans le groupe retardé (p= 0.001 et p=0.001). Le taux de réponse globale et de rémission complète n’est pas significativement différent. La tolérance était bonne.

Dans nos pratiques

Malgré l’absence de critère de jugement clinique, le caractère indétectable de la MRD est un critère de jugement fiable dans différentes hémopathies à évolution lente, y compris la leucémie à tricholeucocytes. Dans le cadre d’une évolution particulièrement lente et avec peu d’évènements, il y est difficile et très long de mettre en évidence une différence significative avec les critères cliniques.

Etant donné la bonne tolérance de ce nouveau schéma de traitement, le résultat positif en MRD est un argument pouvant permettre de discuter l’utilisation de la bithérapie concomitante cladribine et rituximab dès la première ligne.

Le regard du statisticien

Cette publication rend des résultats de phase 2 très intéressants quant à l’association rituximab + cladribine. On constate en effet, d’après les courbes de Kaplan-Meier, une meilleure survie sans MRD pour l’association en comparaison au rituximab pris à partir de 6 mois (à ce propos, une analyse en landmark après 6 mois aurait été un “plus”). Les résultats chiffrés sur l’efficacité sont bien détaillés à différents moments du suivi des patients. Les swimmerplotsillustrant le devenir des 34 individus randomisés de chaque bras offrent un aperçu complet sur leur suivi.

 

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